On a trouvé les 15 jeunes essentiels du Québec!
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Dans le cadre de son concours Les 15 jeunes essentiels, la Famille du lait a rassemblé les visages du progrès venant de partout au Québec. Des adolescents âgés de 13 à 17 ans qui, par leur « solide projet », ont un impact positif sur leur collectivité. Ils ont remporté chacun une bourse de 1000 $ pour propulser leur implication citoyenne encore plus loin! Qui sont-ils? Voici les 15 jeunes aussi essentiels que les 15 éléments nutritifs du lait qui se sont distingués dans les 5 catégories du concours: santé, alimentation, égalité, culture et innovation verte.
Un baume pour les familles touchées par la maladie
À 16 ans, Madeleine Desjardins est déjà animée par le désir d’aider autrui, aussi bien ici qu’à l’étranger. L’élève de cinquième secondaire a lancé l’été dernier sa première initiative philanthropique : des boîtes réconfort à l’intention des familles qui séjournent dans un lieu d’hébergement pendant l’hospitalisation ou le traitement de leur enfant. « Je voulais simplement apporter à ces familles un moment de bonheur dans ces moments difficiles », explique l’adolescente.
Les boîtes réconfort DAYA – un terme qui signifie « bienveillance » en langue sanskrite – contiennent des surprises pour tous les membres de la famille touchée par la maladie. Des produits provenant d’entreprises québécoises, des douceurs ainsi que des livres qui ont bercé l’enfance de Madeleine et auxquels elle a voulu donner une seconde vie, par souci environnemental. La première édition du projet a permis de mettre du baume au cœur de 35 familles à Montréal. Un geste de solidarité que l’adolescente compte bien répéter…
Sortir les personnes âgées de leur isolement
Pendant la pandémie, Rafael et Mateo Cardenas ont constaté l’isolement vécu par leur grand-mère âgée de 90 ans, habitant au Pérou. À partir de Montréal, les jumeaux ont voulu contrer les répercussions du confinement chez les personnes âgées en organisant des ateliers virtuels hebdomadaires. L’initiative a connu un tel succès que les adolescents peuvent se vanter d’avoir animé 82 ateliers… à ce jour!
Chaque vendredi, ces ateliers en espagnol réunissent une dizaine de femmes péruviennes et montréalaises qui réalisent diverses activités proposées par les adolescents : jeux de mémoire, résolution de problèmes mathématiques, dessin et peinture, chant, capsules culturelles, etc. « L’important n’est pas qu’elles se rappellent ce qu’elles ont appris dans les ateliers, mais simplement qu’elles se rappellent qu’elles ont eu du plaisir », souligne Rafael.
Redonner à ces femmes le sourire, c’était le souhait de Rafael et Mateo. « Pour elles, pendant la pandémie, tous les jours se ressemblaient. Nos ateliers leur donnent une raison d’avoir hâte au vendredi », explique Rafael. « C’est impressionnant de voir comment elles s’investissent dans les rencontres », ajoute Mateo. Loin de voir leur enthousiasme envers le projet s’épuiser, les frères Cardenas aimeraient faire évoluer leur projet; ils souhaiteraient lancer une fondation dédiée à briser l’isolement social des personnes âgées et voir les ateliers comme ceux qu’ils animent se multiplier.
Une idée qui fait son chemin, de Lévis à l’Allemagne
Mordus de robotique, Louis-Félix Beaulieu et Nathaniel Aubin ont récemment brillé à l’international avec leur création : un robot vaccinateur fabriqué à partir de blocs Lego. « Il s’agit d’une chaise démontable, dotée d’un bras entièrement robotisé qui peut effectuer la vaccination des patients de façon autonome, sous la simple supervision du personnel médical », décrit Louis-Félix. Née dans une salle de classe, l’idée a fait son chemin jusqu’à la finale d’une importante compétition de robotique, à Dortmund en Allemagne. Grâce à leur inventivité, à leur virtuosité technique et à l’aide de quelques camarades de classe, le duo a ainsi donné naissance au prototype d’une innovation susceptible de répondre à des besoins médicaux bien réels.
Pour le plaisir de bouger
Grande fan de basketball, Anne-Élisabeth Jolin a porté pendant plusieurs saisons les couleurs de l’équipe de son école. Réalisant qu’un grand nombre d’athlètes du premier cycle étaient retranchés des camps de sélection, cette élève reconnue pour son esprit sportif a voulu leur offrir la chance de vivre une expérience sportive positive et sans pression. « J’ai créé une ligue maison récréative pour que tous puissent bouger et avoir du plaisir. Pour ne laisser personne de côté.»
Dès la première saison de la ligue amicale, 18 jeunes ont levé la main pour disputer des matchs hors concours et s’entraîner ensemble. « Au début du secondaire, c’est trop tôt pour dire à un jeune qu’il ne peut pas pratiquer le sport qu’il aime. Souvent, ces jeunes qui n’ont pas la chance de jouer dans les équipes de l’école n’oseront plus se présenter dans les gymnases et perdent tranquillement l’amour du sport », croit Anne-Élisabeth, gagnante du concours Les 15 jeunes essentiels.
La lumière derrière l’ombre
Le Conseil de développement et de recommandation en santé mentale jeunesse du Québec (CDRSMJQ) réunit plus d’une quinzaine d’intervenants, dont des jeunes, des parents, des enseignants, des experts, et des organismes du milieu. À la tête de ce vaste projet se trouve Steven Bilodeau, un Trifluvien de 16 ans. Il veut ainsi réunir « des gens qui ne se parlent pas assez souvent » pour présenter au gouvernement du Québec des recommandations en matière de santé mentale chez les jeunes. Le groupe s’apprête d’ailleurs à déposer un mémoire contenant ses 16 recommandations préliminaires. Véritable moteur derrière l’initiative, ce jeune leader a lui-même dû surmonter des défis en matière de santé mentale. « Je les ai transformés en une force, raconte Steven. Avant toute chose, je veux aider les jeunes à trouver la lumière derrière l’ombre. »
Fleurissons ensemble
Imaginez qu’on vous offre dans un lieu public un bouquet de fleurs, au hasard et spontanément, par pure gentillesse. C’est l’idée qui germe chez Solamé Fleurent, passionnée d’herboristerie, de jardins vivriers et de culture écologique de fleurs coupées. « Ces fleurs seront cultivées sans pesticides, avec amour, et dans le seul but de faire plaisir aux personnes qui les reçoivent et à celles qui seront témoins de ce geste », raconte-t-elle.
Pour sa troisième saison de culture florale, la jeune entrepreneure compte offrir chaque semaine une partie de sa cueillette à des étrangers. « Juste pour créer un bonheur inattendu et gratuit pour faire sourire les gens dans la rue. Et si ce simple geste spontané initiait un mouvement de gentillesse? », espère l’adolescente.
Sur la terre familiale où Solamé fait pousser les différentes variétés de fleurs et de feuillages nécessaires à ses arrangements floraux, la nature prospère. Un petit écosystème s’y épanouit, d’une saison à l’autre, grâce à cette culture respectueuse de l’environnement. Abeilles, papillons et insectes y trouvent leur bonheur, ce qui comble aussi la mordue d’écologie. « La planète, c’est le plus beau cadeau de toute notre vie. »
Pour une école plus inclusive
Afin de favoriser l’inclusion dans son milieu scolaire, Malouka Grenier a mis sur pied le projet Un mois, un enjeu. Chaque mois, ses camarades de classe et elle s’ouvrent à la différence en abordant une thématique touchant l’inclusion : diversité ethnique et culturelle, pluralité des genres, neurodiversité, diversité corporelle, et ainsi de suite. « Nous organisons des midis-discussions où des élèves et intervenants viennent partager leur histoire personnelle. Ça amène une tout autre perspective sur les enjeux. » La finissante du programme international s’apprête à quitter le secondaire, mais elle souhaite voir le programme repris par les cohortes suivantes. « Et pourquoi pas le voir s’étendre aux autres écoles de la région? »
Pour ouvrir les horizons
Rose Hébert et Michel Guay, deux adolescents de Lévis, se distinguent par leur implication sociale. L’automne dernier, en tant que membres du Comité Justice et Paix de leur collège, ils ont organisé une Semaine de la vérité et de la réconciliation. « Une occasion de mieux comprendre les réalités autochtones », explique Rose.
Ces jours-ci, pour sensibiliser leurs pairs à un autre enjeu, celui de la migration forcée, ces élèves engagés travaillent à mettre sur pied un percutant parcours immersif. « Le parcours fait en sorte que les élèves puissent se mettre dans la peau d’un réfugié forcé de fuir, explique Michel. Les activités proposées comprendront entre autres la préparation d’un sac à dos d’urgence et un exercice de prise de décision "partir ou rester". »
L’ingénierie au secours de la planète
Et si on parvenait à neutraliser le CO2 dans l’atmosphère en le capturant et en l’emmagasinant avec un minimum d’interventions? C’est là le tour de force que tentent de réaliser Ryan Pour-Mahdi et Samuel Dupont depuis plusieurs mois. Les deux amis, qui se destinent à une carrière en génie, ont initialement développé leur projet pour participer à une prestigieuse compétition d’innovation en Californie. Avec les matériaux à leur portée, ils ont conçu le prototype d’un système de capture de carbone. « Avec très peu de ressources et les matériaux sur lesquels on pouvait mettre la main, dont une pompe à piscine, nous avons démontré la faisabilité de l’idée théorique », indique Ryan. « Ce concept simple, basé sur un processus d’ingénierie éprouvé, pourrait être une solution peu coûteuse et efficace dans la lutte aux changements climatiques », poursuit son comparse, Samuel.
Pour consommer de façon responsable
Constatant l’ampleur des émissions de gaz à effet de serre générées par l’industrie du vêtement à travers le monde, Jade Desbiens et Maxim Larin ont voulu contribuer à l’échelle locale. Les deux amies ont entrepris de lancer une plateforme virtuelle pour donner une seconde vie aux uniformes scolaires de leur collège en les offrant à prix modique. En nouant également un partenariat avec une chaîne de boutique bien connue, elles ont ainsi pu recycler les morceaux trop usés pour être vendus. La plateforme développée par Jade et Maxim a par ailleurs mené à la création de la première boutique virtuelle du collège. « On a pu y tenir la vente des albums de finissants et celle des billets pour le bal de fin d’année », expliquent-elles fièrement. « Tous les profits générés par la vente d’uniformes usagés seront remis à la Fondation Charles-Bruneau, qui vient en aide aux enfants atteints du cancer, une cause qui nous touche profondément », ajoute Jade avec enthousiasme.
Pour adopter des habitudes plus vertes
Membre du Conseil national des jeunes ministres de l’environnement, Ludovic Pépin est motivé par la lutte aux changements climatiques. Soucieux de sensibiliser les gens de son âge, l’adolescent multiplie les initiatives en lien avec l’environnement, à l’école ou dans sa communauté. De la création d’une friperie au nettoyage du terrain de l’établissement scolaire, aucun geste n’est trop petit pour vouloir passer à l’action et avoir un impact concret dans son milieu de vie. « J’ai aussi participé à étendre l’action du Comité vert de mon école, entre autres en remplaçant les ustensiles et la vaisselle à usage unique de la cafétéria pour une alternative plus durable. » Le prochain défi à l’ordre du jour : le compostage!
Florence et ses petites pousses
Dans Lanaudière, à Sainte-Béatrix plus précisément, tout le monde connaît les petites pousses de Florence Saint-Yves. Ces micropousses de verdure sont distribuées à l’épicerie, au marché public, chez les traiteurs, dans les festivals d’artisans et mises au menu d’un restaurant local. « Florence, c’est la star des pousses, dit la maman de la jeune fille avec fierté. Tout le monde vient à sa rencontre. »
Les Petites Pousses offrent à l’adolescente, née avec la trisomie 21, l’occasion de se familiariser avec les différents volets de la gestion d’une entreprise, avec le soutien de ses parents. En plus de favoriser son intégration dans le monde des adultes, l’entreprise lui permet d’aspirer à l’autonomie financière. Et comment les apprête-t-on, ces micropousses, Florence? « En wraps, dans les pâtes, dans les soupes… C’est bon dans tout, c’est un super aliment! »
Oser planter la camerise en Abitibi
La camerise est un fruit qui se fait rare dans les marchés publics de l’Abitibi. Juliette Plante, 14 ans, compte bien changer ça! Ayant grandi sur la ferme familiale, celle qui a le pouce vert veut introduire ce fruit indigène du Québec dans sa région natale. Exceptionnellement goûteux et doté de propriétés antioxydantes, le petit fruit gagne à être connu par les Québécois. « C’est un produit que les consommateurs d’ici seraient ravis de découvrir », affirme Juliette. Si toutes les conditions sont favorables, la première récolte de l’entreprise Camerises-Plantes devrait être la vedette du kiosque de la jeune entrepreneure dès l’été prochain. « Cette plantation contribuera aussi à l’objectif de l’entreprise agricole familiale de devenir carboneutre. »
Une bonne frousse!
Léonard Martin-Lecomte et ses amies (Mathilde, Clémence et Estelle) jouent à faire peur… au plus grand bonheur de la petite communauté de Sainte-Hélène-de-Chester où ils ont grandi. Depuis trois ans, le groupe organise des lieux d’épouvante pour divertir petits et grands le soir de l’Halloween. Les adolescents maîtrisent si bien leur art qu’en octobre dernier, on leur a confié la création d’une maison hantée dans le centre sportif de la municipalité. Gestion du budget et des bénévoles, installation des équipements, animation et accueil des visiteurs le jour J : le quatuor s’est mis au travail dès le mois de juin.
« Plus de 200 visiteurs du village et des villages voisins ont participé à cet événement gratuit. Nous avons été un peu victimes de notre succès et nous sommes déjà à la recherche d’un emplacement plus grand pour tenir la prochaine édition », lance Léonard, gagnant du concours Les 15 jeunes essentiels.
Sur les routes du cinéma québécois
« Nous avons un cinéma riche et varié, mais peu de pérennité des œuvres une fois qu’elles ont quitté les salles », lance Maël Bacon. C’est précisément à cela que l’étudiant en sciences informatiques et grand cinéphile souhaite remédier avec un projet innovant à l’intersection des industries touristique et culturelle. L’application interactive sur laquelle il planche permettra aux amoureux du 7e art (et aux touristes de passage dans une région) de repérer les lieux de tournage des films québécois à travers le Québec.
Ce rallye culturel donnera accès à des capsules exclusives narrées par les réalisateurs et réalisatrices eux-mêmes. Grâce à son enthousiasme contagieux, Maël a déjà su rallier plusieurs grands noms du cinéma québécois!
Des projets inspirants tous azimuts
L’inventivité des jeunes du Québec s’exprime de mille façons. De la conception d’un robot vaccinateur à la culture d’un rare fruit indigène, les lauréats des bourses du concours Les 15 jeunes essentiels se sont illustrés dans une multitude de domaines. Le dénominateur commun : de grandes idées, et la passion de les concrétiser.
« C’est inspirant de voir ces jeunes de partout au Québec qui s’efforcent d’avoir un impact positif sur leur milieu scolaire, sur leurs pairs, sur leur communauté et sur la société », croit Chantal Fleury, agronome et directrice adjointe, recherche économique, Les Producteurs de lait du Québec qui a co-présidé le jury avec Sabrina Caron, productrice laitière et co-propriétaire de la ferme Roland-Caron.
La Famille du lait est fière d’avoir mis en lumière ces jeunes Québécois et Québécoises qui ont le cœur sur la main. Bravo aux gagnants et aux gagnantes de cette première cohorte! « La jeunesse est un formidable vecteur de progrès » conclut Sabrina Caron.